Comme partout en France, devant nos monuments aux morts, nous nous retrouvons aujourd’hui avec les anciens combattants et porte-drapeaux pour honorer la mémoire de ceux qui, il y a plus d’un siècle maintenant, ont sacrifié leur jeunesse, leur courage, et parfois même leur vie, dans l’horreur de la Grande Guerre.
On se souvient ici des vitres soufflées au son des obus, de l’église Saint-Martin transformée en lazaret, et plus que jamais, sur le Chemin des Dames où reposent pour l’éternité d’immortels innocents, de la désastreuse offensive Nivelle. L’Aisne, en ce 16 avril 1917 et pendant les jours qui suivront, vivra un cauchemar sans nom. 250 000 français sont tués, en dépit de l’utilisation des chars d’assaut français. Ils sont nombreux, ensevelis par les bombardements, tués sans pitié, chair à canon, soldats parmi les soldats, à mourir. Jeunes, innocents, dans les larmes et le sang, dans l’effroi et le désespoir, ils sont morts, d’une guerre que nul ne pense remporter. Sur le Chemin des Dames, ils reposent, sans avoir choisi leur sépulture.
On se souvient aussi des représailles de l’ennemi, de Verdun, de la Somme ou de la Marne, mais également de ce 14 mai 1918 avec l’explosion de la poudrière de Lislet qui ôta la vie à ces innocentes jeunes filles dont nous avons de convoqué le souvenir ce matin au cimetière civil.
Aujourd’hui, à Ceux de 14 nous adossons la mémoire de tous ceux qui ont combattu et se sont sacrifiés pour préserver l’avenir de notre pays et de notre liberté. À Montcornet, comme partout en France, le souvenir de ces hommes et de ces femmes qui ont traversé les épreuves est profondément ancré mais plus que tout, sacré.
Cet hommage à ces millions de soldats qui firent « 14-18 » nous rappelle notre responsabilité de préserver la paix et la solidarité entre les peuples. Puisse alors notre commémoration être un appel renouvelé à bâtir un monde où le souvenir des souffrances passées empêche les erreurs futures et plus que tout que cette commémoration nourrisse, avec les écoliers et les collégiens qui ont entonné la Marseillaise ce matin, ce qui rassemble les hommes, en frères et sœurs en humanité : la Paix éternelle.