Le 17 mai, en fin d’après-midi, en présence notamment de Monsieur le Sous-préfet de Vervins, Benoit READY, de Monsieur le Président du Conseil Départemental de l’Aisne, Nicolas FRICOTEAUX, nous avons rendu hommage à ceux qui versèrent leur sang pour ralentir les forces ennemis, le 17 mai 1940. C’est ici, à Montcornet, que s’illustra celui qui était à l’époque colonel : Charles de Gaulle.
Ce fut également l’occasion pour le Département de l’Aisne, d’inaugurer une borne mémorielle, dans le cadre du programme d’itinérance mémorielle « Aisne, terre de mémoire ».
Discours de Monsieur le Maire :
« Qu’il me soit permis en préambule de mon propos de vous souhaiter, Monsieur le Sous-Préfet, Monsieur le Président du Conseil Départemental, la bienvenue ici, à Montcornet ; une terre, vous le savez, chargée d’histoire.
C’est d’ailleurs une page importante de l’histoire de France et plus encore de l’histoire de l’Aisne, que nous commémorons aujourd’hui. Le 17 mai 1940, dans le brouillard dense d’une aube nouvelle, ayant reçu trois bataillons de chars, le jeune Colonel Charles de Gaulle, à la tête de la 4ème division cuirassée de réserve, lance l’assaut sur le terrain, culbutant alors dans l’avancée des troupes, les éléments ennemis. Face à la percée des forces allemandes, des Ardennes vers Paris, il lui faut Montcornet. C’est ce qu’il obtiendra à l’issue de cette journée décisive, après d’âpres combats et des pertes sèches. Le commandant Bescond est mort, et avec lui le Lieutenant Henrion et bien d’autres hommes. Mais la réussite est là : pour la première fois depuis le début du deuxième conflit mondial, une contre-attaque permet de ralentir les forces ennemis et de rendre de l’espérance à la France. Le combat n’est pas vain. Tout devient alors possible. Ainsi, Charles de Gaulle écrira dans ses mémoires, à propos de ce 17 mai 1940 à Montcornet : « Ce que j’ai pu faire par la suite, c’est ce jour là que je l’ai résolu ».
Rendre hommage aujourd’hui au commandant Bescond, au Lieutenant Henrion, à ceux qui donnèrent leur vie pour que la bataille de Montcornet ne se solde pas par un échec, et plus généralement à ceux qui luttèrent contre l’ennemi au cœur de la bataille de France, c’est rendre hommage à l’esprit de résistance et de résilience. Cet esprit français, qui pris racine ici, à Montcornet et dont le Général de Gaulle sera le fer de lance lors de son appel sur les ondes de la BBC, un mois après, le 18 juin.
C’est croire fermement que les valeurs de Liberté, d’Égalité et de Fraternité qui fondent notre Nation et la France sont plus fortes que les idéologies racistes.
C’est rappeler que les extrémismes d’hier comme d’aujourd’hui, se nourrissent toujours de la peur des peuples pour faire naître la haine. C’est également rappeler, face à celles et ceux qui s’emploient à unir toutes les démagogies et toutes les impasses, dans l’unique but de servir des thèses qui, en lieu et place de répondre à une désespérance collective, opposent les hommes les uns aux autres, qu’il faut résister. Par Fraternité.
C’est marteler que « tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits, sans distinction de religion ou de couleur ». C’est embrasser l’Humanité dans son égalité.
C’est se souvenir que des femmes et des hommes ont donné de leur sang et de leur vie pour que la Liberté soit notre victoire commune.
Enfin, à travers le devoir de mémoire, c’est affirmer que ce combat n’est pas celui d’un siècle passé, mais qu’il s’inscrit encore pleinement dans le temps présent, aux portes de l’Europe où les braises d’un feu ardent ne demandent qu’à se rallumer. C’est prôner et chérir la Paix, ce bien si précieux. C’est faire le choix d’une Europe des Nations ; une Europe forte et soudée.
Puissions-nous ainsi rendre hommage à cette France unie, combattante et résistante de mai 40, qui refusa hier le fanatisme et s’indigna. A travers cette itinérance mémorielle que vous avez souhaitée, Monsieur le Président du Conseil Départemental, avec Monsieur le Préfet de l’Aisne, et ces 110 bornes d’information sur les conflits de 1814 à 1945, vous avez fait le choix de valoriser l’histoire et le patrimoine de notre Département. Cette première borne inaugurée sur un site mémoriel nous enjoint de garder allumée cette flamme de la Résistance, qui brûla pour la première fois ici sur les terres de Montcornet, le 17 mai 1940. Il en va de notre reconnaissance, de celle de la Nation, envers ceux qui hier refusaient la défaite et dont les noms sont gravés devant cette œuvre. Nous la leur devons car leur engagement avait un sens. Il avait aussi un nom : la Liberté́ et la France.
Vive Montcornet !
Vive la République !
Vive la France ! »